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Des voitures à énergie solaire bientôt sur nos routes ?

Des véhicules électriques dépourvus de tout matériel de recharge et qui fonctionneraient uniquement à l’énergie solaire ? L’idée semblait encore utopique il y a quelques décennies. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. Plusieurs start-up ont lancé des modèles prometteurs et de grands noms de l’industrie automobile commencent à investir dans ce nouveau créneau. Où en sommes-nous actuellement ? Verrons-nous dans un avenir proche des cohortes de voitures à énergie solaire envahir notre paysage routier et autoroutier ?

Le concept n’est pas une nouveauté en soi. Déjà, dans les années 80 et 90, beaucoup avaient envisagé le solaire comme une alternative de choix aux moteurs thermiques avant de se heurter à un plafond de verre, à savoir le rapport poids/puissance pas suffisamment efficace malgré des conditions d’ensoleillement exceptionnelles. Depuis, la technique des cellules photovoltaïques a considérablement évolué et l’idée refait à présent surface. On dénombre à l’heure actuelle une demi-douzaine de projets plus ou moins avancés de voitures électriques solaires destinées à un usage grand public.

Des kilomètres additionnels grâce au soleil

En Allemagne, la start-up Sono Motors a levé début 2020 53 millions d’euros pour produire d’ici 2022 la Sion. Équipée d’une carrosserie entièrement recouverte de 248 cellules solaires – soit une surface totale de 7 m2 -, ce spacieux véhicule bénéficierait d’une autonomie additionnelle de 34 kilomètres après une journée complète d’exposition au soleil. En d’autres termes, les automobilistes qui ne l’utiliseraient que pour des petits trajets, et éventuellement pas tous les jours, ne devraient jamais la brancher !

Aux Pays-Bas, l’entreprise Lightyear va livrer à la fin de l’année 2021 les premiers exemplaires de son modèle « One ». Grâce à ses cellules solaires sur le capot et sur le toit qui captent non seulement l’énergie à l’arrêt, mais rechargent aussi 12 kilomètres par heure en roulant, cette luxueuse berline dotée de 4 roues motrices pourrait avoir une autonomie comprise entre 500 et 800 kilomètres par recharge selon les conditions. Près de 1.000 personnes l’ont déjà précommandée malgré son prix de base très élevé : 150.000 euros hors TVA !

Aux États-Unis, le constructeur Aptera assure que son modèle homonyme serait la première voiture électrique au monde qu’on ne recharge jamais. En fonction du niveau d’ensoleillement, ce véhicule miniature à trois roues, au look futuriste et entièrement réalisé avec des matériaux composites pourrait offrir jusqu’à 60 kilomètres d’autonomie sans utiliser de borne de recharge électrique.

Des cellules photovoltaïques à haut rendement

Les grands constructeurs ne sont pas en reste non plus. Toyota, Nissan et Hyundai sont passés depuis peu au toit solaire pour améliorer l’autonomie de leurs modèles hybrides, mais les résultats sont encore dérisoires par rapport aux besoins d’alimentation des véhicules. Peut-être plus pour longtemps. Toyota a en effet collaboré avec l’agence publique nippone NEDO (New Energy and Industrial Technology Development Organization) et le fabricant électronique Sharp pour la fabrication d’un prototype plus performant. Une voiture hybride a été dotée des plus récentes cellules photovoltaïques à haut rendement (un rendement de conversion supérieur à 34% grâce à une technologie triple couche) sur son toit, mais aussi sur son capot et sa lunette arrière pour occuper le maximum de surface disponible. Elle a ensuite été testée sur les routes en juillet 2019. D’après le fabricant japonais, le véhicule, grâce à une puissance développée pouvant atteindre 860 W, a pu atteindre une autonomie quotidienne due à la seule énergie solaire de 44 à 56 kilomètres !

Même si de nombreux spécialistes ont mis en doute la fiabilité de ces résultats, le cycle nippon d’homologation JC08 étant très peu exigeant, il n’en demeure pas moins que les panneaux photovoltaïques sont amenés à fleurir sur les voitures dans les années qui viennent, qu’il s’agisse d’un modèle électrique ou hybride. Les progrès techniques aidant, le nombre de kilomètres qu’une voiture pourrait parcourir à l’énergie solaire seule devrait doubler d’ici peu. L’impact environnemental n’est pas à négliger non plus. Un équipementier automobile a ainsi calculé qu’un panneau de 0,5 m2 facile à intégrer à une carrosserie et capable de produire une puissance crête de 100 W suffirait à réduire les émissions moyennes de CO2 de 2,3 g/km pour une voiture hybride essence et de 1,6 g/km pour une voiture hybride diesel, en économisant l’énergie correspondant à l’entraînement de l’alternateur.

Last modified: January 7, 2022

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